La Tunisie a traversé une mauvaise passe. Avec les revendications sociales, l’arrêt de production et la fermeture de la vanne d’El Kamour (gouvernorat de Tataouine), la situation du marché pétrolier a suscité des inquiétudes.
Clé de voûte de l’économie nationale, le secteur a été bousculé enregistrant des pertes colossales, une suspension des investissements de la part des majors pétroliers implantés en Tunisie et une baisse brutale de la production.
A l’instar des autres pays du monde, la Tunisie n’est pas épargnée et est encore sous le choc des répercussions de la pandémie du Covid-19 sur les prix du pétrole. L’impact sur l’exploration pétrolière risque d’être particulièrement important pour des pays comme la Tunisie qui sont peu attractifs pour les investissements pétroliers, indépendamment de cette crise. Dans ce contexte, il est particulièrement important de saisir l’opportunité de la réforme actuelle du code des hydrocarbures pour mettre en place des mesures de gouvernance, d’atténuer le risque d’impact négatif de la crise actuelle sur le secteur pétrolier en Tunisie et de préparer le pays à profiter d’un éventuel rebond.
Les mesures prises par le gouvernement à partir de mi-mars 2020 lors du confinement général ont limité l’activité économique ainsi que les déplacements des ménages. En se basant sur les données disponibles sur l’offre et la demande de l’énergie pour les quatre premiers mois de 2020, les experts ont mesuré l’impact du Covid-19 sur les principaux indicateurs du secteur de l’énergie et plus particulièrement sur la demande d’énergie.
Selon les dernières statistiques publiées par l’Observatoire national de l’energie et des mines en mai 2020, la consommation des produits pétroliers a enregistré une baisse de 52% au cours du mois d’avril 2020.
D’après M. Kamel Bennaceur, ancien ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines et CEO de Nomedia Energy, le pétrole, produit appartenant aux énergies primaires, est le secteur le plus touché par cette pandémie, moyennant une baisse de 9% de la demande. La consommation nationale, elle, s’élève à 92 mille barils jour, excluant les importations provenant du marché parallèle.
S’agissant des produits pétroliers (GPL, gasoil, essence), la Tunisie importe la quasi-totalité de ses besoins, bénéficiant d’une baisse des coûts d’importation. Le taux des subventions des produits pétroliers est de l’ordre de 26%, soit deux milliards de dinars de réduction.